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Profanation à l'église en 1691 

Article posté par Ψvr2909.
Paru le mercredi 30 juin 2010 à 15:51
Vu 993 fois.

Profanation à l'église en 1691



C'est une véritable histoire de profanation.
Dans la nuit du 4 décembre 1691, des croix ont été abattues à l'église de Peyremale.
Pas un doute : tout le village dénonce Louis Robert, Jean Chamboredon et Guillaume Jaussal, trois hommes appartenant à d'anciennes familles de Peyremale. Les soupçons, fondés sur les témoignages de quelques habitants, sont sérieux. Et la communauté villageoise profite des évènements pour bannir ces trois sans-le-sou, qui vivent de rapinerie et maraudage depuis longtemps.

Leur réputation n'est plus à faire. Aux yeux de tous, Louis Robert, Jean Chamboredon et Guillaume Jaussal, « lesquelz sont depuis longtempz adonnés à la débauche et à la fénéantize, passant pour de voleurs de nuit et de jour, contre lesquelz il y a pluzieurs plaintes, informations et décretz », ne sont que trois vagabonds « menant une vie oizeuse et fénéante ».
Louis Robert semble le plus enhardi des trois. Souvent en différent avec les villageois, il est connu pour son âpre effronterie. Ses menaces vociférées ces derniers temps, sont caution à prémonition.

Jean Jaussaud se souvient, par exemple, « qu'il y a environ quinze ou seize jours, qu'étant derrière sa maizon, vint à passer Louis Robert, acompagné de Jean Chamboredon du p(rése)nt lieu, armés de leurs fuzilz. Ledit Robert, en passant, dit audit dépozant qu'il jeteroit de pierres contre les nouveaux convertis de Pierremalle, d'une grosseur sy excessive, que personne ne seroit capable de les retirer. Et qu'avant que quitter Pierremalle, il les vouloit tous perdre ».
Des propos intrigants, voire inquiétants. Pareillement, Pierre Dugas, se trouvant chez Jacques Dumazert, affirme que Louis Robert « dizoit qu'il vouloit faire en sorte qu'il vint de gens de guerre audit Pierremalle, autant qu'il avoit de poilz à sa teste, parce qu'il feroit bonne chère avec eux et qu'il vouloit prendre tous les expédiens pour perdre tous les principaux habitans ».

Durant ces quinze derniers jours, la tension est montée plus que d'ordinaire, à Peyremale. Louis Robert, Jean Chamboredon et Guillaume Jaussal ont été appréhendés plusieurs fois par les gens du village. On les accuse d'avoir dérobé des châtaignes, ou encore, d'avoir volé du linge appartenant à la fille de Claude Chamboredon. Pour s'en défendre, Louis Robert a encore une fois usé d'arrogances, en prévenant ce dernier « qu'il vouloit luy fere alonger les doitz de la longueur du bras, et fere aler en prizon et perdre tous les habitans nouveaux catholiq(ues) dud(it) Pierremalle, et qu'il scavoit bien de moyens pour cela ».
Ses intentions sont également corroborées par les propos qu'il tint au logis de Jean Mathieu et de son gendre Barthélemy Dardaillon, où il était venu pour fabriquer une baguette de fusil, le soir du 3 décembre. Son attitude n'est pas trompeuse, pour Dardaillon qui « remarqua qu'il estoit un peu troublé, faizant de grimaces, menassant sans s'espliquer contre personne. Et avec un petit bâton qu'il portoit, en donnoit tantost deça et tantost delà et marmonant certaines parolles ambiguës ».

Que se passe-t-il réellement, dans la nuit du 4 décembre ?

Les trois malfrats empruntent le chemin de l'église, sans être surpris. Ce n'est que le lendemain, vers huit heures du matin, qu'Estienne Debosc, prieur du lieu, fait appeler Balthazar Bertrand, procureur juridictionnel au Marquisat de Portes, ainsi que le consul et notaire de Peyremale Louis de Borne et plusieurs autres habitants de Peyremale, « tant anciens que nouveaux catholiques », pour constater les dégâts : « deux croix abatues, l'une desquelles, quy estoit de bois, de la pezantur d'un quintal ou environ, avoit esté transportée à plus de cent pas d'où elle estoit plantée contre la porte de la mai(s)on claustralle, et l'autre avoit esté trouvée abatue dans le cimetière, estant de pierre, et un peu rompue au pied ».
Pour Jean Jaussaud, comme pour Guillaume Dumazert et Louis de Borne d'ailleurs, « led(it) Robert & ses complices ont comis ce crime pour en fere acuzer lesditz nouveaux convertis, et par ce moyen, leur atirer les affaires dont il les avoit menassées ».

Ils ne sont pas les seuls à désigner Robert, Chamboredon et Jaussal comme les coupables de cet impie vandalisme. Tout le monde porte sur les trois gredins la responsabilité du saccage. On constate, d'ailleurs sans étonnement, que les trois complices ont disparu. Pressentant les représailles, ils ont en effet immédiatement déserté le village. Et cela, de bien mal façon. Dans leur course, Robert, Chamboredon et Jaussal apostrophent deux garçons originaires de Lozère, Mathieu Laporte et Jacques Béraud, loués comme bergers par André Daniel et Jacques Dardaillon. Ils molestent même le plus jeune, Jacques, âgé d'environ quinze ans. Jacques Trélis est formel : il était chez André Daniel, à Cessoux, lorsqu'il « entendit du bruit dehors. Et, étant sortis avec Jean Daniel, père dud(it) André, il vit que Louis Robert, Jean Chamboredon et Guillaume Jaussal trainoient le berger dud(it) André Daniel, et que led(it) Jean Chamboredon luy donnoit de coupz de bâtons. Ce que voyant, led(it) Daniel père dit "Dieu te pardonne..." ».
Jacques Béraud refusant de se joindre à eux, les trois lascars le mènent de force avec eux pendant trois lieues, avant de tenter de lui soutirer trois pistoles en échange de sa liberté. Plus alerte que ses ravisseurs, l'adolescent parvint heureusement à s'échapper.

Sachant tout cela, le dimanche 9 décembre, la plus grande partie des habitants est réunie à Peyremale.
Louis de Borne explique et propose « que depuis longtempz la comunauté avoit pris diversses deslibéra(ti)ons de poursuivre en justice aux dépens de la comunauté les vagabondz, larrons, faux témoins et autres scélératz ; en exécu(ti)on desqueles, le nommé Simon Dardaillon dit Caporal fut conduit aux galères perpétuèles, il y a environ vingt ans. Depuis lequel tems, les habitans quy estoient, pour lors ce sont contenus, jusq(u') à p(rése)nt que les nommés Louis Robert, Jean Chamboredon & Guillaumes Jaussal, depuis quelques années estant adonnés à la fénéantise et la débauche, n'aiant aucuns moyens pour y survenir, ont fait une société et caballe de larrons, et comis divers larcins et autres violances et voye de fait, quy ont demuré impunis à cauze de la pauvreté et mizère de ceux quy ont été volés ou maltraités. Et, parce qu'il est important pour le bien de tous les habitans que telz malfaiteurs ne demurent impugnis, il requiert qu'il soit pris deslibéra(ti)on contre iceux & tous, avec à l'avenir à ce que le procès leur soit faict et parfait aux dépens de la comunauté ».
Sa décision est approuvée à l'unanimité. Les efforts de Susanne Robert et Pierre Buffavand, mères de Louis Robert et Jean Chamboredon, « lesquelles sont allées d'une mai(s)on à l'autre pour menasser ceux quy déposeroient contre leurs enfants d'être maltraittés par iceux », n'eurent pas d'incidence.

Les enquêtes et interrogatoires menés par Jean Dautun, sieur de Masandrieu, docteur et avocat, juge au Marquizat de Portes, sont reçus à Montpellier par l'Intendant de Languedoc, Nicolas de Lamoignon.

Le 14 décembre, celui-ci ordonne « que lesd(its) Robert, Chamboredon et Jaussal seront pris et apréhandés au corps et conduits dans les prisons du sén(éch)al de Montpelier, pour leur estre par nous le procès fait et parfait ».
C'est Laurent Chazeles, viguier juridictionnel au Marquisat de Portes, qui est envoyé à Peyremale, aux domiciles de Louis Robert, Jean Chamboredon et Guillaume Jaussal. Susanne Robert et Pierre Buffavand, les mères de Louis et Jean, ainsi que Pierre Coste, hôtelier au mas de la Rabarié où logeait Guillaume, ne renseignent pas l'officier.
Pour toute indication sur les fugitifs, ils disent « ne scavoir où ilz sont à prézent ». Ne pouvant les arrêter, Chazeles se contente d'assigner Louis Robert, Jean Chamboredon et Guillaume Jaussal « à haute voy et cri publiq, par tous les carrefours ordinaires dudit lieu, à se remetre en personnes dans les prisons de Monsieur le Sénéchal de Montpelier ». Avant de s'en retourner, il placarde une copie du décret de Prise de corps remis par de Lamoignon « à la place publique dudit lieu, contre la muraille d'icelle, afin qu'on ne l'ignore ».

Cependant, les fuyards réussissent à quitter les terres de Portes.
Tout ce que l'on sait, avec certitude, c'est que quelques jours avant la Noël, Robert, Chamboredon et Jaussal sont vus une dernière fois à Alès, « enrollés avec Monsieur le Marquis de la Fare »...

Article rédigé par Pascal Jaussaud, « Peyremale, Peyremalencs, Peyremalès », in Bulletin municipal n°4, février 2005



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