Etymologie (Monographie d'E. DURAND)

Aucun des hameaux, aucune des fermes composant la commune de Peyremale ne porte ce nom. D'où vient-il donc ?

Les étymologistes, sans sourciller, répondent avec assez de vraisemblance : Peyremale vient de « petra mala, mauvaise pierre ».
Ceci est très plausible car, de fait, le schiste noir ou talqueux qui forme le fond de notre terrain de transition a le triste privilège d'user singulièrement les chaussures, sans parler qu'il s'effeuille et s'effrite promptement au grand air. Mauvaise pierre, Castrum de Petramala, en 1250.
Cependant à Peyremale même, il y en a de fort bonnes dures et résistances, témoin les moellons de sa vieille église romane ne branchant pas de vétusté quoique déjà huit fois séculaire.

D'où vient ce nom ?

Présentement, quand vous quittez la minuscule place publique du Claux où s'étalent la mairie et les écoles, pour gravir la rude colline qui porte à son sommet la cure, l'église et, le cimetière, vous parvenez bientôt sur un premier degré vous invitant à reprendre haleine.
Là respirez maintenant ! et n'essayez même pas de vous plaindre car les anciens étaient encore moins bien partagés. Du reste, vous avez là, sous les yeux, le sentier de jadis, étroit, couvert de ronces et plus dur à monter.

Vous êtes au « quartier de la Peyre ». Derrière ces murs, dans ces terres qui ne vous disent absolument rien aujourd'hui, il y avait autrefois un peu sur la pente méridionale du Claux, au dessus du « fort », une maison appelée « l'hoste de la Peyre ». A telle enseigne, vous reconnaissez l'antique et modeste auberge cévenole.

En 1640, le compois dit « Jean Robert, surnommé Bouat et Cécile Corniarète, mariés.
« Premièrement leur habitation au Mas de la Peyre, contenant : maison, cinq cannes, six pans, passage, douze cannes, jardin sec, sept dextérées, vigne vignant, Marguerite Costesse, du pied passant e chemin allant de Génolhac à St Ambroix : d'un côté Louis de Borne et Jacques Durand ; de l'autre, Costesse, Pierre Dugas, les hoirs de Jean jaussal et PLACE de MALZ, etc.., présage, neuf sols »

Remarquez ce dernier nom « place de malz ». Elle n'était pas seule, il y avait aussi « le jardin de Malz », « la font de Malz », enfin tout le « quartier de Malz », précisément au dessous ou en face du « quartier de la Peyre ».
On écrivait aussi parfois « Malzes- et même simplement « Mal ».
Les deux mots réunis : Peyre - Mal - nous donnent : Peyremale.

Pour être moins savante que la première explication des étymologistes, celle-ci qui du reste ne contredit pas l'autre, a un goût de terroir si prononcé que nous l'adoptons sans hésiter.



Extrait de la Monographie de PEYREMALE par Ernest DURAND



Article écrit par vr2909 le Vendredi 8 janvier 2010 à 09h24

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