Présentation de Peyremale (Monographie d'E. DURAND)

Au nord du département du Gard, sur la pointe extrême qui, comme un coin, s'avance entre ceux de la Lozère et de l'Ardèche, s'arc-boutant solide sur les premiers massifs, ici, des hautes Cévennes, là, du Vivarais, se développent les deux cantons de Génolhac et de Bessèges.
Créé par une loi, le 8 juillet 1868, ce dernier fur formé de deux communes (Bordezac et Peyremale), détachées du canton de Génolhac, et de trois autres (Bessèges, Castillon de Gagnières, Robiac) distraites de celui de Saint Ambroix.

Peyremale avait été érigé en commune, distincte de celle de Portes, par ordonnance de Charles X, le 12 mai 1830.
Elle comprenait alors comme aujourd'hui les hameaux des Drouilledes, du Claux, du Masherm, du Chambonet, de l'Elzières, de Clamoux, du Puech et de Mercoire, plus les mas des Selves, de la Sagne, du Mas Arnal, de Chanet, de Bordel, de Trental, du Mas Bladier et du Tourel, donnant les uns dans les autres, une population totale de 550 à 600 habitants.
Entre certains de ces mas il y a des écarts de cinq à dix kilomètres. Parfois de hautes montagnes, parfois de redoutables précipices les séparent. Les gens ne peuvent pas facilement communiquer entre eux.

Il manque donc à Peyremale, cette union morale, cette communauté de vues et d'intérêts, qui sont le plus souvent l'apanage des communes groupées, dans la plaine, autour de la mairie et du clocher.
Les plus éloignés, les habitants de Mercoire par exemple, ne connaissent pas peut être même le nom de ceux des Drouillèdes et réciproquement. Jusque dans les enterrements, il y a entre eux autant d'indifférence qu'il peut y en avoir entre les habitants de deux villages tout à fait indépendants.
L'administration temporelle de pareilles communes est chose aussi délicate que difficile.
Au point de vue spirituel, l'esprit paroissial, pour les mêmes raisons, laisse beaucoup à désirer.

La commune de Peyremale est bornée au nord, par celle de Sénéchas ; au nord-ouest, par celle du Chambon ; au couchant, par celle de Portes ; au sud, par celle de Robiac-Rochessadoule ; au sud-est, par celle de Bessèges, enfin au levant, par Bordezac.
Entre Bordezac, Aujac et Sénéchas, la commune de Malbos (Ardèche), pénètre d'une façon assez bizarre, par son hameau des Mourèdes jusqu'à Peyremale.

Quoique dans les basses Cévennes, le territoire de Peyremale est surtout montagneux, plutôt sec et généralement complanté de châtaigniers qui ont, à bon droit, une excellente réputation.

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La Cèze traverse le territoire de Peyremale du Nord au Sud Est. Quant elle arrive au pied de la montage de Mirandon elle reçoit les eaux du Luech venant du côté du Chambon.

En plus de ces deux rivières nous avons le ruisseau de l'Issartol se jetant dans le Luech ; le ruisseau du Pallier qui se perd dans la Cèze ; enfin les vallats de l'Oulle et du Ruisset, sans parler de plusieurs sources dont les eaux sont une véritable richesse pour les propriétaires.

A une époque indéterminée, mas certainement antérieurement à 1640, parce que le compois de cette année parle souvent du « Béal rouge » et d'un autre qui vient arroser l'Elzières et le Masherm, au lieu dit « le Tourel », les indigènes se faisant les intelligents auxiliaires de la Cèze l'attaquèrent sous poudre, uniquement avec leurs pics et lui permirent de sauter sur les rochers qu'elle avait, à la longue, corrodés, déchiquetés, presque troués.
De ce fait, ils gagnèrent sur un parcours de plus d'un kilomètre tout l'ancien lit de la rivière qui, paresseusement contournait le serre du Tourel, ayant soin de laisser, sur le milieu du terrain conquis, un canal baptisé dès lors « le béal rouge ».

Un second canal, à même la Cèze, mais pris au dessus de la Cascade, oeuvre des hommes plus encore que de la nature, mena l'eau féconde à travers l'Elzières et le Masherm jusqu'au confluent de cette rivière et du Luech.
Enfin, le moulin du Tourel qui était auparavant de l'autre côté de la boucle, au quartier de la Draille, fut transféré là où il est présentement et desservi, lui aussi, par un troisième canal alimentant par « le trou du diable », une écluse abondante.



Extrait de la monographie de Peyremale par Ernest DURAND


Article écrit par vr2909 le Vendredi 8 janvier 2010 à 09h20

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