Natalité et mortalité infantile au 18ème siècle

Au début du 18ème siècle, il naît, en moyenne, selon les registres paroissiaux, quarante enfants par an, sur le territoire de la paroisse de Peyremale. (42 en 1719 ; 39 en 1722 ; 46 en 1726 ; 40 en 1729). En réalité, le nombre de naissances est encore plus élevé, car le registre paroissial enregistre les baptêmes et n'intègre donc pas les naissances dans les familles protestantes qui ne reconnaissent pas l'autorité du curé.

Les protestants qui se refusent à célébrer un mariage ou à faire baptiser un enfant devant le curé, se voient privés d'état civil. Ce n'est qu'à partir de 1787, que l'Édit de Tolérance permet aux protestants de déclarer les naissances et mariages, soit devant le curé, soit devant le juge. Les registres paroissiaux recueillent alors les déclarations que les familles avaient faites devant le notaire au cours des années antérieures.

Ainsi, au mois de février 1789, le registre de la paroisse de Peyremale intègre quatorze mariages et trente-huit naissances relatifs aux années 1743 à 1788. Ces actes rétroactifs concernent principalement les membres de six familles protestantes de Peyremale : les BLANCARD, les CHAMBOREDON (du moins une partie d'entre eux, car ce patronyme est l'un des plus répandus dans les paroisses de Peyremale et de Sénachas au 18ème siècle), les DONZEL, les DRAUSSIN, les PIN et les PONTET (ou PONTEL).

La mortalité infantile est très élevée. Les familles ont un grand nombre d'enfants (de 5 à 12 enfants par ménage), dont la moitié seulement atteint l'âge adulte. Si les familles modestes sont durement frappées par la mortalité infantile, les familles bourgeoises ne sont pas épargnées. Ainsi, entre 1716 et 1739, Elisabeth LAFONT, l'épouse du notaire Jean Antoine JAUSSAUD, du Mas des Ondes, donnera naissance à treize enfants dont six n'atteindront pas l'âge de 15 ans.

Il arrive fréquemment que les parents attribuent à leurs enfants le prénom des frères et soeurs aînés décédés. Ainsi, sur les sept enfants de Pierre GILLES et de Marguerite ARNAC (Clamoux), trois seront prénommés Marguerite (la première en 1717, la seconde en 1726 et la troisième en 1728) et deux Jacques (1721 et 1723).

Il n'est pas rare que l'on donne le même prénom à deux enfants d'une fratrie, même si l'aîné a survécu. A fortiori pour deux cousins portant le même patronyme. Il est également très courant de donner au fils le prénom de son père, lequel est aussi le prénom du grand-père. On trouve ainsi, dans un même hameau, trois ou quatre personnes portant le même prénom et le même patronyme.

Les prénoms les plus usités sont Marie (8 Marie en 1718, autant en 1726) et Jean (10 Jean en 1726). A partir des années 1780, les prénoms composés deviennent majoritaires. Les garçons sont prénommés Jean Antoine, Jean Baptiste, Jean Joseph et les filles Marie Cécile, Marie Julie, Marie Victoire. On évite alors les homonymies qui caractérisaient la période précédente. La Révolution n'infléchira pas cette tendance, ni n'apportera de nouveaux prénoms. En 1790, les garçons sont prénommés Jean Baptiste, Jean Baptiste Cyprien, Jean Joseph, Jean Louis, Jean Pierre, Jean Pierre Augustin et les filles, Marie Rose (6 Marie Rose en 1790), Marie Cécile, Marie Élisabeth, Marie Françoise, Marie Marguerite.

La plupart des mariages se font dans l'environnement immédiat, au sein des hameaux ou de la paroisse. Ainsi, sur les vingt mariages célébrés par le curé de Peyremale de 1760 à 1763, on ne compte que huit mariés (20%) originaires d'une autre paroisse (dont quatre de Sénéchas).


Bernard COLLONGES
In « Le Mas Arnal et quelques autres hameaux de la paroisse de Peyremale au XVIII° siècle »





Article écrit par vr2909 le Mercredi 6 mai 2015 à 12h18

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