Prise de possession de l'église en 1715

Le lundi 7 janvier 1715 au matin, « messire Antoine Chalmeton, prêtre bachelier et vicaire perpétuel de l'église St-Geniez de Manduel », près de Nîmes, arrive à Peyremale.
La chaire vacante, il vient « prendre possession » de l'église du village.

C'est le notaire Jean Antoine Jaussaud, qui a la charge d'accueillir et surtout, de constater la démarche de Chalmeton :
« lequel nous a exposé que, suivant la commission portée par les lettres de mise et forma dignum qu'il a obtenu de Monseig(neu)r l'illustrissime et révérendissime évêque et comte d'Uzès le dernier décembre année dernière, en conséquence des provisions à lui accordées par notre St-Père le Pape le dix octobre aussi année dernière, de la cure, prieuré de l'église Notre-Dame de la parroisse de Pairemale au diocèze d'Uzès, sur la résignation faite aud(it) messire Chalmeton par messire Louis Dupuy, prêtre prieur du bénéfice Notre-Dame de Sénéchas même diocèze d'Uzès, dernier titulaire et paisible pocesseur dud(it) bénéfice de Peiremale, et comme nous sommes de la qualité requize, il s'est adressé à nous, il nous a requis de nous transporter avec les témoins soubsignés au-devant la porte de lad(ite) église de Notre-Dame dud(it) Pairemale. »

Les deux hommes montent à l'église, accompagnés par le chirurgien Antoine Legal et Jacques Bertrand, dudit lieu, rejoints par Jean Durand dit Garidol et Alexis Gautier, de Bordezac.
Si Antoine Chalmeton dispose de tous les titres nécessaires à sa prise de fonction, il se doit d'opérer une série de gestes dénonçant la volonté de s'investir auprès de la communauté.

D'une conduite souveraine, le notaire guide le curé :
« Ce faisant, avons prit par la main senestre led(it) S(ieu)r Chalmeton, entré dans lad(ite) église Notre-Dame de Peiremale, conduit au devant du grand autel, où il s'est prosterné, genoux en terre, mains jointes, dit plusieurs prières et oraisons, prit l'aspersoir, [jeté ?] d'eau bénite aux assistans, sonné la cloche. Moyenant lesquelles formalités, l'avons déclaré [illisible] mis en la réelle, actuelle, civile et corporelle pocession dud(it) bénéfice, cure et prieuré dud(it) Peiremale, pour que d'hui en avant il puisse jouir, faire et disposer des fruitz, profitz, revenus, émolumens en dépendant, tout ainsi que les précédans titulères en ont jouit ou d'en jouir. Desquels, lui avons répondeu en tant que de besoin et fait défense à tous ce qu'il appartiendra de troubler led(it) S(ieu)r Chalmeton en la pocession et jouissence de lad(ite) cure, prieuré de Notre-Dame dud(it) Pairemale, sous peine de droit. »

Les enfants, et quelques villageois aussi, ont peut-être suivi l'officielle cohorte.
D'autres, l'huis entr'ouverte, n'ont sans doute qu'observé, sur son passage, l'allure du jeune prêtre...

Article rédigé par Pascal Jaussaud, « Peyremale, Peyremalencs, Peyremalès », in Peyremale... en bref n°8, juillet 2004



Article écrit par vr2909 le Mercredi 30er juin 2010 à 15h52

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